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Du charbon pour tenir l'hivers. |
Cherche locataire. |
Dans la montagne. |
Janvier 2008 à Oulan-Oudé Peu à peu les températures ont chuté et plus jamais le thermomètre ne remonte au-dessus des
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Bois de chauffage. |
Et puis l’animal de l’année : la Souris, d’après le calendrier chinois. Toujours de glace, ici elle joue de l’accordéon, là elle court à travers son morceau de gruyère, ou bien la voilà chapeautée à la bouriate, avec le bonnet conique bien enfoncé entre ses deux oreilles… Les premiers jours de janvier laissent la ville désoeuvrée, une suite de dimanches d’hiver sans les jours de la semaine intercalés, nous laissant seuls avec un emploi du temps vagabond. C’est pendant cette période que l’on rencontre Alexeï, Svetla et leur petite fille Nastia. Attablés comme nous un soir au fast-food au coin de la place Sovietov, ils sirotent une bière, petit luxe de soir de congé. Nous ayant repérés, Alex se demande d’abord si Gérard n’est pas russe (il a tout fait pour : j’ai déjà dit pour les chaussures, mais il y a aussi la parka et la chapka) ; puis il me reconnaît avec Angèle, m’ayant croisée un jour dans un microbus. A partir de là, la soirée passe vite, autour des deux tables rapprochées : le travail, les parents, l’apprentissage de l’anglais, la famille, ceux qui ne sont plus là, et nous ce que l’on fait là. On sort faire une course de luges autour des sapins, avec les petites qui rient aux éclats ; nos tramways partent dans des directions opposées et avant de se quitter nous sommes invités à venir dans leur maison le lendemain après-midi. |
Chant cosaque. |
Public de toute part. |
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Le 23 janvier 2008 Ils sont bien venus chez nous cette fois-ci, dimanche dernier, avec quatre poires, du pain noir et des chocolats…et, pour continuer de voyager ensemble, on a feuilleté le grand atlas que nous a offert ma mère, après leur avoir joué de la musique, après qu’Alex ait sorti sa collection de monnaie et offert des vieux billets d’argent russe, kazakh, kirghize, chinois, mongol à Gérard. Bien que nos rencontres se fassent en-dehors de l’académie de culture, Sacha, qui nous avait accueillis en septembre, n’a pas oublié de nous inviter à une représentation des étudiants devant une délégation officielle venue de Chine ce mercredi 22 janvier. Au lieu du Cned à la maison, nous avons donc tous rendez-vous ce matin à 10 heures à l’auditorium de l’académie : cela ressemble à une sortie d’école, et le déplacement en vaut le coup. Ces dignes professeurs de l’académie sont sur leur trente et un, et le département danse et musique va nous offrir le meilleur pendant une heure et demie. On commence par les ensembles de musique et les chanteurs, qui joueront des échantillons de musique russe, mongole, de la musique classique, et quelques chansons de variété. Le portrait d’un (sans doute) célèbre joueur de balalaïka surveille de toute sa hauteur ces prestations. Les chanteurs cosaques ont de l’allure dans leur costume traditionnel, tout comme les joueurs de balalaïka basse, au fond de l’orchestre, à côté des accordéonistes ; celles-ci débitent consciencieusement leurs « traits », tout comme les « primas » (instruments les plus aigus) sous la baguette intransigeante du chef d’orchestre qui, musique sérieuse ou plus légère, ne décoche pas un sourire de tout le concert. En face, applaudissements mesurés ; la délégation chinoise ne compte pas s’épancher en chaleureuses félicitations .Et pourtant, il y aurait de quoi, surtout quand vient le tour des danseurs, qui nous proposent eux aussi un petit tour d’horizon de tous les styles enseignés à l’académie. L’accordéoniste est là, juste à côté de nous. Il a déplié un morceau de tweed découpé dans un vieux pantalon sur ses genoux pour y poser son instrument ; sourire fatigué sculpté dans ses rides, les doigts courant sur ses claviers, comme s’il dansait lui aussi sur le tango russe, il enchaîne avec les airs traditionnels, précis, tendre et vivant. On fait sonner les bottes et les chaussures à talon sur le parquet ; puis défilent d’autres danses. Des sifflets et des cris des Vieux-croyants aux smokings de danse de salon, de la street-dance aux extraits de « Cats » ou des « mille et une nuits », les danseuses bouriates à l’écharpe vaporeuse élégamment tenue entre les mains ouvertes en guise de bienvenue terminent la représentation. Pendant que toute la délégation pose avec les étudiants pour l’incontournable photo souvenir de cette rencontre, une des enseignantes nous offre son livre « payé par Poutine » (dixit cette dame) sur les traditions musicales et dansées de la Bouriatie. Pour l’instant il semble que l’échange que nous attendions avec les enseignants de la boîte s’arrête là ; il nous reste encore quelques mois à passer ici, on verra bien. Au Collège de musique, je découvre la joie de tirer l’archet sur les crins de cheval que constituent les deux cordes du « Morin Khour » car depuis ce jeudi 24 janvier le professeur, Boulat, me consacre une partie de son temps pour m’initier à l’art de son instrument. Dans la salle de cours minuscule, un vieux piano droit, une armoire, un bureau de pion, deux ou trois chaises, et deux instruments appartenant au conservatoire. Les têtes de cheval qui ornent les volutes des instruments ne viendraient-elles pas elles aussi des tableaux accrochés au-dessus du piano, représentant les steppes de Mongolie, avec yourtes et troupeaux en arrière-plan ? Boulat me parle d’Oulan-Bator et de son professeur de khour là-bas, et souhaite dès à présent que j’aie la chance de pouvoir y étudier. C’est comme si, déjà, on se rapprochait de notre troisième chapitre… |
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Cher(e)s Ami(e)s, Lundi 31 décembre, le froid ne nous a pas empêchés de sortir, avec toute la smala sur la place Sovietov pour s'amuser à faire des glissades sur les toboggans de glace. Une multitude de gens de tous âges se lançant dans des rires et des cris, sur les pentes verglacées d'un pont -levis de château russe reconstitué en glace à l'occasion des fêtes.Une multitude de petits commerces se sont installés, vente de raquettes pour mieux glisser et moins abîmer les anoraks 50 roubles, petit tour en calèche ou en troïka à 50 roubles aussi les 5mn, ou photo avec le Père Gel et… Mickey ! Une chaude ambiance à -15°C ! Mais après avoir passé deux heures dehors, même bien emmitouflés dans nos parquas doublésle froid commence à pénétrer par nos chaussures, seule Angèle ne se plaint pas elle dort dans sa luge ; alors nous sommes rentrés dans notre barre d'immeuble…pour attendre minuit nous avons joué au rami ( jeux roumain entre stratégie et Depuis plus d'une semaine on voyait bien des vendeurs de feux d'artifice installés un peu partout dans la ville avec deux tréteaux et une planche en guise de table et un écriteau « Défense de FUMER, vente interdite aux moins de 16 ans ».On avait oublié que l'on était aux portes de la Chine, qu'ils étaient les inventeurs de cette fabuleuse distraction, et qu'elle était bien ancrée dans la culture bouriate. Amitiés Gérard, Corinne, Silène, Amina, Imré, Angèle |
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Attention au sol glissant |
Danger chute de glace |
Dame de Bouriatie |
Oulan-Oudé, 2 décembre 2007 |
Sept heures d'avance sur Paris, sept mois d'hiver par an environ... Depuis un mois, la vie se ralentit et s'emmitoufle dans sa chrysalide d'hiver; partout la ville est recouverte d'une croûte de neige glacée dure comme de la pierre, grise et bosselée sur les routes, blanche et glissante sur les trottoirs. |
Stanislav, écrivain, dessinateur et sculpteur du froid. |
Seul devant sa glace. |
Peau de chagrin. |
Des perles de glace sur nos fenêtres. |
Soleil couchant. |
Un Sculpteur au travail. |
Sur la place des Soviets, devant un sapin gigantesque, on dresse de grandes structures en bois qui accueilleront les sculptures de glace pour les mois à venir. Nous sommes très impatients d'aller admirer les sculpteurs sur glace et leur résultat final; cela fait déjà une semaine que les gros blocs transparents ont été entassés sur toutes les places de la ville à cet effet. Au milieu de tous ces préparatifs je m'étonne que la ville n'ait pas eu l'idée de fabriquer un énorme bonnet de laine pour la tête de Lénine, recouverte elle aussi d'une couche de neige... |
Travaux public. |
T'as jamais vu une chèvre de cirque! |
On va rester là longtemps? |
Autre lieu, autre cérémonie: l'envoi d'un colis postal. Les envois de cadeaux (vêtements chauds, jouets, savons etc) sont en ce moment fréquents à la poste et on peut gratuitement observer ce rituel depuis la file d'attente... |
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