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Johann notre invité du mois .



Juste avant le départ.

 
     

Imré et le endeur de graines .



Une Baby-siter d'Angèle.


Flavia, marché des Tziganes.
     

5 juin
GYMESKOZEPLOK

 

Quelques mots de plus sur Busteni qui veut dire « troncs d’arbre » : c’était la ville d’où autrefois on charriait les troncs d’arbre de la montagne vers les scieries de la vallée ; nous sommes passés devant une ancienne usine à papier témoin de cette activité autour du bois. Bien qu’étant devenue une sorte de station touristique pour les bucarestois, les habitants de Busteni nous ont bien accueillis et pour l’équipe qui a  organisé notre séjour et qui était réceptive à notre projet cela valait le coup de rester. On repart avec des litres de cola , du café et des euros (dons de la mairie) pour continuer la route…
Le temps d’apprendre quelques mots de roumain et nous voilà repartis fin mai vers un village hongrois à 10 km environ de Odorhei, Sükeö en roumain Ciresteni (le village des cerises). A Odorhei vivent Edit et Giga avec leur fils, des amis rencontrés il y a quelques années.
Entre-temps nous n’avons que des mauvaises nouvelles pour nos visas (rien n’avance dans les couloirs de l’administration russe) et nous allons rester quelques semaines de plus en Roumanie puis en Ukraine.
Depuis Odorhei vers Sükö la route est tout d’abord goudronnée (c’est récent grâce aux subventions européennes) ; la police locale exige que les cyclistes roulent sur la « piste cyclable » sauf que c’est une sorte de chemin quasi inexistant sur le bas-côté ; surtout que lors de l’inondation en 2004 tout a été emporté dans certains endroits et rafistolé depuis à l’aide de troncs et de graviers. Ce qui est un bon préliminaire aux derniers kilomètres : plus de goudron (les subventions ont leurs limites…), des ornières, des gros galets qui tambourinent sous les roues du camion, une pente forte, des rigoles et des bouses de vaches ; une route qui s’avoue vaincue avant même le début des deux derniers villages, deux petits bouts du monde.
 
A Sükö vivent pas mal de Bacsis et de Nennis (« papis » et « mamies »)dont Juli Nenni, notre grand-mère hongroise qui entretient, avec l’aide d’Edit et Giga le week-end, sa ferme et son jardin ; à notre arrivée elle nous donne 16 œufs et plein de légumes, ça commence bien ; elle est très triste de ne plus avoir de vache pour offrir du lait aux enfants…Nous montons nous installer en haut du village , à côté du terrain de foot et pas très loin non plus du cimetière d’où les ancêtres ont une vue superbe sur la vallée ; on n’est pas jaloux , car de notre côté c’est magnifique également. Le lendemain soir nous descendons au bar pour une projection cinéma ; deux perches de la yourte, l’écran que Zoli nous avait offert en partant de Varosbecre, on éteint la télé et c’est reparti pour Harold Lloyd et Chaplin, cette fois-ci Yohan se joint à nous avec son accordéon pour la musique et c’est bien agréable. 15 personnes sont là environ et l’un d’eux me demande mon violon et se met à faire chanter tout le bar avec ; la patronne adore et chante très bien. Les enfants repartent avec des provisions de sucreries, ce ne seront pas les dernières ! Soirée enfumée, avinée mais musicale et chaleureuse.
Yohan nous quitte le lendemain car il veut repasser par Timisoara et a des impératifs de retour en France ; on se souhaite bonne route et le camion jaune de l’ancienne poste allemande descend le chemin en cahotant.
Tous les matins sur le terrain vers 7 heures passe le troupeau du village : cloches, coups de fouets , cris de bergers. Nos deux amis bergers sont Jocka et Lari ; Jocka est adulte mais Lari a commencé à 8 ans et en a maintenant 10 ; nous l’avions déjà croisé il y a deux ans mais là nous avons plus le temps de faire connaissance. Son coup de fouet est magistral et il est fier de l’apprendre à Gérard et à Silène. Tous les soirs il vient jouer avec les enfants, discuter et manger autour du feu, et surtout son grand bonheur : faire de la bicyclette. Jocka aime bien rester le matin parler avec nous de sa vie (ses parents aussi étaient bergers), des gens du village, de la vie sous le régime, et d’aujourd’hui. Quand on partira , Lari, après avoir pleuré dans les bras de Gérard , se sauve en courant vers le troupeau, et je crois bien que c’était mieux qu’il ne voie pas le camion démarrer. On lui a laissé un petit livre de lecture et un de jeux d’arithmétique ; Jocka promet de lui apprendre à lire et lui aussi a promis de s’y mettre ainsi qu’aux maths avant notre retour en été 2008. Mais ce qui lui fait le plus plaisir en ce moment c’est le couteau qu’on a ramené du marché pour lui il y deux jours.
Il y a eu pas mal d’autres rencontres devant la yourte car depuis la séance cinéma et le spectacle on a reçu régulièrement des œufs , du lait, des pommes de terre, des oignons, du chou, du fromage. Ils viennent avec leur sac de provisions et on s’installe ensemble boire un café , on visite la yourte , on regarde l’atlas  pour le voyage, ils nous chantent des chansons…Plusieurs ne savent pas bien lire mais tous savent au moins  quelques chansons !  Finalement  très peu sont venus au spectacle mais notre présence chez eux, en
 haut du village les satisfait tout simplement. Ils sont plusieurs  à nous attendre de pied ferme en 2008 car ils sont curieux de voir les images de Mongolie...

     

Dans le parc central de Busten .



7h00 du mat dans le brouillard.


La curiosité n'a pas d'âge.
     

5 juin
GYMESKOZEPLOK

 

Quelques mots de plus sur Busteni qui veut dire « troncs d’arbre » : c’était la ville d’où autrefois on charriait les troncs d’arbre de la montagne vers les scieries de la vallée ; nous sommes passés devant une ancienne usine à papier témoin de cette activité autour du bois. Bien qu’étant devenue une sorte de station touristique pour les bucarestois, les habitants de Busteni nous ont bien accueillis et pour l’équipe qui a  organisé notre séjour et qui était réceptive à notre projet cela valait le coup de rester. On repart avec des litres de cola , du café et des euros (dons de la mairie) pour continuer la route…
Le temps d’apprendre quelques mots de roumain et nous voilà repartis fin mai vers un village hongrois à 10 km environ de Odorhei, Sükeö en roumain Ciresteni (le village des cerises). A Odorhei vivent Edit et Giga avec leur fils, des amis rencontrés il y a quelques années.
Entre-temps nous n’avons que des mauvaises nouvelles pour nos visas (rien n’avance dans les couloirs de l’administration russe) et nous allons rester quelques semaines de plus en Roumanie puis en Ukraine.
Depuis Odorhei vers Sükö la route est tout d’abord goudronnée (c’est récent grâce aux subventions européennes) ; la police locale exige que les cyclistes roulent sur la « piste cyclable » sauf que c’est une sorte de chemin quasi inexistant sur le bas-côté ; surtout que lors de l’inondation en 2004 tout a été emporté dans certains endroits et rafistolé depuis à l’aide de troncs et de graviers. Ce qui est un bon préliminaire aux derniers kilomètres : plus de goudron (les subventions ont leurs limites…), des ornières, des gros galets qui tambourinent sous les roues du camion, une pente forte, des rigoles et des bouses de vaches ; une route qui s’avoue vaincue avant même le début des deux derniers villages, deux petits bouts du monde.
 
A Sükö vivent pas mal de Bacsis et de Nennis (« papis » et « mamies »)dont Juli Nenni, notre grand-mère hongroise qui entretient, avec l’aide d’Edit et Giga le week-end, sa ferme et son jardin ; à notre arrivée elle nous donne 16 œufs et plein de légumes, ça commence bien ; elle est très triste de ne plus avoir de vache pour offrir du lait aux enfants…Nous montons nous installer en haut du village , à côté du terrain de foot et pas très loin non plus du cimetière d’où les ancêtres ont une vue superbe sur la vallée ; on n’est pas jaloux , car de notre côté c’est magnifique également. Le lendemain soir nous descendons au bar pour une projection cinéma ; deux perches de la yourte, l’écran que Zoli nous avait offert en partant de Varosbecre, on éteint la télé et c’est reparti pour Harold Lloyd et Chaplin, cette fois-ci Yohan se joint à nous avec son accordéon pour la musique et c’est bien agréable. 15 personnes sont là environ et l’un d’eux me demande mon violon et se met à faire chanter tout le bar avec ; la patronne adore et chante très bien. Les enfants repartent avec des provisions de sucreries, ce ne seront pas les dernières ! Soirée enfumée, avinée mais musicale et chaleureuse.
Yohan nous quitte le lendemain car il veut repasser par Timisoara et a des impératifs de retour en France ; on se souhaite bonne route et le camion jaune de l’ancienne poste allemande descend le chemin en cahotant.
Tous les matins sur le terrain vers 7 heures passe le troupeau du village : cloches, coups de fouets , cris de bergers. Nos deux amis bergers sont Jocka et Lari ; Jocka est adulte mais Lari a commencé à 8 ans et en a maintenant 10 ; nous l’avions déjà croisé il y a deux ans mais là nous avons plus le temps de faire connaissance. Son coup de fouet est magistral et il est fier de l’apprendre à Gérard et à Silène. Tous les soirs il vient jouer avec les enfants, discuter et manger autour du feu, et surtout son grand bonheur : faire de la bicyclette. Jocka aime bien rester le matin parler avec nous de sa vie (ses parents aussi étaient bergers), des gens du village, de la vie sous le régime, et d’aujourd’hui. Quand on partira , Lari, après avoir pleuré dans les bras de Gérard , se sauve en courant vers le troupeau, et je crois bien que c’était mieux qu’il ne voie pas le camion démarrer. On lui a laissé un petit livre de lecture et un de jeux d’arithmétique ; Jocka promet de lui apprendre à lire et lui aussi a promis de s’y mettre ainsi qu’aux maths avant notre retour en été 2008. Mais ce qui lui fait le plus plaisir en ce moment c’est le couteau qu’on a ramené du marché pour lui il y deux jours.
Il y a eu pas mal d’autres rencontres devant la yourte car depuis la séance cinéma et le spectacle on a reçu régulièrement des œufs , du lait, des pommes de terre, des oignons, du chou, du fromage. Ils viennent avec leur sac de provisions et on s’installe ensemble boire un café , on visite la yourte , on regarde l’atlas  pour le voyage, ils nous chantent des chansons…Plusieurs ne savent pas bien lire mais tous savent au moins  quelques chansons !  Finalement  très peu sont venus au spectacle mais notre présence chez eux, en
 haut du village les satisfait tout simplement. Ils sont plusieurs  à nous attendre de pied ferme en 2008 car ils sont curieux de voir les images de Mongolie...

Puisque les visas se font attendre nous avons décidé d’aller du côté de Gymes, un peu plus au nord, vers Miercuria ciuc, réputé pour sa musique. Auparavant j’ai laissé une dent chez un dentiste d’Odorhei, car elle m’avait coûté quelques insomnies. C’est l’épisode de la « couronne socialiste », ainsi nomme-t-il ma couronne lorsqu’il la retire et qu’il l’observe telle une pièce de musée … Eh bien non ce n’était pas une couronne socialiste à moins que mon dentiste français fût un agent secret à l’époque ?
Sur la route de Gymes
L’auto-stop fonctionnant sur toutes les routes en Roumanie, nous voilà ramenant un fermier de Gymes chez lui. Lorsque nous arrivons dans cette vallée il nous en a déjà un peu parlé : 25 km de villages qui s’étirent  au pied de ces montagnes magnifiques, 2500 habitants environ, culture exclusivement hongroise et catholique, bref une petite enclave dans le pays roumain, qui défend ses valeurs avec opiniâtreté et des relents de régionalisme. Néanmoins, le sens de l’accueil est fort et lorsque nous reviendrons le lendemain rendre visite à l’auto-stoppeur
il se fera un plaisir avec sa femme et son fils de nous recevoir : nous faisons le tour de la ferme, dindons, cochons et chevaux ;l’endroit où le fromage est mis à égoutter, le four à pain , la cabane où est mis à sécher le lard…et la maison où sont conservés dans une pièce toutes les richesses familiales : couvertures, draps,coussins brodés entassés jusqu’au plafond, vaisselle et images pieuses, photos des ancêtres et photos de mariage…Un vrai musée des arts populaires de Transsylvanie ! Toutes les maisons (anciennes) sont en bois jusqu’aux tuiles et on ne compte pas le nombre de menuisiers dans chaque village ; la route est le domaine des charrettes,pompons rouges aux oreilles et patchs fluos sur le front  pour les chevaux, mélange des traditions et du code de la route…

Nous nous sommes d’abord installés rapidement dans un premier endroit assez fermé : une cour de la mairie du premier village où la yourte ne peut être installée faute d’espace. Nous ne sommes restés que du vendredi au dimanche, le temps de trouver un autre endroit ; et le temps de faire une animation le samedi après-midi à la « journée des enfants » dans la principale école primaire de la vallée. Après avoir tenu bon devant trois heures de défilés de danses et contres traditionnels ponctués de bondieuseries (…gardons l’école publique laïque en France !), nous voilà enfin à faire notre cirque devant ce jeune public endimanché, enrubanné, chapeauté, et bien ébahi à la fois ! Ensuite, distribution générale de goulash ; une file d’enfants s’étend alors sur le terrain de foot et les derniers servis auront attendu environ une heure ; le goulasch ça se mérite. Nous avons rencontré les quatre jeunes et excellents musiciens qui animaient la fête(14 ans environ ; trois violons et un gardon) ; à notre proposition de jouer ensemble pour le spectacle ils répondent affirmatif avec enthousiasme. Ce sera une belle rencontre ; ils apprennent la musique auprès d’un musicien tzigane du village mais « en ce moment, on ne sait pas où il est » ; alors nous ne le verrons pas non plus.

Notre deuxième installation dans la vallée nous convient davantage : contact avec le maire plus facile, emplacement ouvert, entre le bloc d’immeubles et la maison de la culture, au bord de la route mais ce n’est pas désagréable : au moins on a des contacts faciles avec tout le quartier. Et ça défile, on devient le rv des gosses après l’école, et pour la publicité du spectacle auprès des parents on peut compter sur eux, ainsi que pour la nourriture (pas de souci de ce côté-là , c’est même l’abondance). A côté des immeubles, chacun s’est construit une petite cabane pour élever ses poules et ses cochons et faire pousser quelques légumes ; le soir on a du lait dans la ferme d’à côté et le tour est joué. Quant aux deux ateliers que nous avons animés ils ont eu du succès ; et pour moi ce fut un plaisir de lancer les premières notes des thèmes de chansons que tous reprenaient sans hésitation ; merci Bartok !

En face de nous un terrain vague puis la gare ; environ 4 trains aller, 4 retour par jour, deux chefs de gare pour ce trafic intense ; on descend du train pour rejoindre son village en charrette ; on monte avec toutes ses bêtes (cochons y compris) pour aller au marché ou …plus loin ,allez savoir.



Lari surveille son troupeau.



Dans la crémerie.
     

Le campement de la casa .



Départ difficile, en attente du tracteur rouge.
 
     

Timisoara à l'entré du marché
aux fleurs.



Lukas notre musiciens des rues.

Lari notre reveil matin.
     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 mai
BUSTEN

 

A Timisoara, une génération d’enfants et d’adultes post-89 ( je veux dire la révolution de décembre), échoués dans la rue, surnagent d’un jour à l’autre, subissant les violences et la misère absolue ; les visages et les corps sont marqués, et se traînent d’un quartier à l’autre de la ville : la gare , le complexe étudiant, les nombreux parcs de la ville, et les canalisations le soir pour dormir (certains enfants ont un toit pour dormir mais doivent mendier dans la journée et ramener au moins 5 euros le soir à leur famille).
Ce sont ces enfances noyées, ces yeux et ces cœurs en miettes, tout simplement ignorés des services de la ville, qui intéressent les membres de la Casa de Clouni. Etudiants, éducateurs, engagés dans un travail tout terrain, ils ont planté leur chapiteau et leurs convictions au cœur de la ville, dans le Parc des roses, non loin du complexe étudiant. Cela fait 5 ans qu’ils sillonnent tous les quartiers et connaissent bien une grande partie de ces jeunes et adultes, leur proposant toute l’année de nombreuses activités dans la rue ou au chapiteau : foot (ce n’est pas comme au Brésil mais presque), jeux collectifs, jeux de logique et mathématiques, alphabétisation, lecture des journaux (là aussi, les résultats de foot les intéressent beaucoup), préparation de spectacles en fin de session.
Les ateliers de musique et de jonglage se sont déroulés eux aussi dans la rue (sur un terrain de foot et vers la gare) ou sous le chapiteau et ces deux semaines ont passé très vite ; nous avons touchés une quinzaine d’enfants et de nombreux adultes (ados et plus). L’équipe de la Casa nous a appris beaucoup de choses sur la façon de travailler avec ce public (les repères de temps , la conscience corporelle, sont fragilisés notamment) et a été très à l’écoute de nos propositions, efficace dans l’organisation des séances.
Une journée au chapiteau commence vers 10h30 pour un enfant qui choisit de venir aider à préparer le déjeuner ; les autres arrivent vers 12h30. Après le déjeuner, et la vaisselle, les activités se déroulent (jeux de société, ateliers) jusqu’au goûter, préparé également par un enfant volontaire aidé de l’éducateur. A 17h la journée se termine ; le soir l’équipe de la Casa sort proposer ses activités dans la rue. Ce furent pour nous des moments forts en échanges (jonglage et jeux de balles, portraits filmés et présentés le lendemain au chapiteau avec Gérard ; de mon côté, déambulations musicales, essai de différents instruments, jeux de rythmes sur des morceaux préparés avec l’équipe) que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Ce fut l’occasion pour certains ados et adultes de venir pour la première fois au chapiteau assister à la projection de leurs portraits (ainsi que différents films muets accompagnés en musique), ce qui leur a énormément plu (chahut et rires à chaque nouveau portrait) et ce qui pour nous fut une façon de soutenir et de prolonger le travail de l’équipe commencé en rue ; tout comme le spectacle que l’on a joué à la fin de notre séjour.
On a fait quelques sorties d’un autre genre quand même : un luthier, que Christophe nous a fait découvrir, dont la devanture est digne des plus grandes lignées de la famille Kazamaroffs : sortes de pièces de quincaillerie sous des couches de poussière. L’intérieur de la boutique déborde de tuyauteries et mécaniques d’accordéon, trombones, tubas et cornets d’une génération très ancienne, et se situe à mi-chemin entre l’antiquaire pas trop chic et l’atelier de soudure. Le type est passionné et nous raconte comment il redonne la vie à ses plus anciennes pièces, confiées à lui par d’autres mordus des cuivres, allemands ou roumains ; il travaille d’ailleurs pour tous les membres de la philharmonie de la ville. Ses deux collègues restent assis durant toute notre visite à leur établi, absorbés devant leur saxophone et leur accordéon désossés, reconstituant patiemment leur puzzle…
On n’était pas très loin non plus du centre culturel français et les enfants se sont régalés dans leur très bonne bibliothèque jeunesse ; on y a passé quelques heures, entre lecture de BD et révision de cours du Cned. Marie-Pierre, qui m’a fait connaître l’endroit, a aidé à l’ouverture de cet espace jeunesse ; travaillant régulièrement en Hongrie mais participant à de nombreux projets culturels et aussi à celui de la Casa, m’apprend que le bâtiment qui accueille aujourd’hui le centre ne fut rien moins que l’ancienne résidence de Caucescu ; les fantômes qui hantent cette superbe demeure, je les garde pour moi et on en reparlera plus tard avec les enfants…
Après une dernière sortie aux puces de Flavia, les deux semaines à Timisoara sont terminées ;si vous y passez un jour, plutôt que de s’en tenir à la cathédrale et à l’opéra, allez donc donner un coup de main à la Casa. Vous ne pourrez pas perdre votre temps car le temps c’est de l’argent, et la Casa, ce n’est pas ça qu’ils donnent aux enfants, c’est beaucoup plus !
Grâce à Marie-Pierre, qui nous avait donné leur contact, une belle rencontre que nous avons faite . Avant de partir , on nous offre six paires de chaussons tricotés main pour la Sibérie, et une carte d’adhérent à l’association : alors on reviendra participer aux AG !

Voyager avec nos enfants est un plaisir. Tout est l’occasion de découvrir, la langue, la cuisine, la vie dans les villages, l’histoire ou les noms des villes. Dans le spectacle ils ont choisi leurs prénoms et leur objet à dresser ; ce sont des membres de la famille Kaza à part entière ! Ils aiment apprendre à compter dans différentes langues, et échangent quelques mots ensemble ; ils aiment aussi découvrir que quelques personnes qui nous accueillent connaissent le français. Quant à Angèle, aucun problème pour séduire une foule de personnes autour d’elle ; elle passe d’une paire de bras à l’autre et regarde tranquillement le spectacle, souvent avec une petite douceur à grignoter offerte par un(e) voisin(e) attendri(e)...

On a mis deux jours à atteindre notre destination suivante : moyenne 30 km/h, car la route de Brasov est en travaux : feux tous les 1500m , avec bien sûr une forte chaleur à l’extérieur comme à l’intérieur puisque notre véhicule préféré surchauffe un peu avec tout le poids. Le premier soir nous avons dormi dans une campagne magnifique loin de la route principale ; les enfants ont joué à la chasse aux grillons et Yohan, un ami jongleur qui nous a rejoint juste avant de quitter Timisoara, se régale de ses premières soirées roumaines. Ca faisait donc deux jours pour environ 400 km ; cela nous a permis aussi de prendre régulièrement des auto-stoppeurs :des paysannes allant au marché, des villageois partis visiter leur famille. On teste quelques mots du guide de conversation franco-roumaine mais pour ma part ce n’est pas encore ça…
Arrivés à Sinaïa , c’est la déception :non seulement notre date d’arrivée était prévue une semaine plus tard , mais la mairie n’a fait aucune démarche pour trouver un emplacement à notre « roulotte » comme on nous l’expliquera plus tard ; alors Camelia, notre contact, nous oriente sur des personnes de Busteni, juste à côté. Il a fallu seulement une demi-journée pour arranger les choses avec l’aide de la mairie, du centre culturel et de la maison franco-roumaine. Nous sommes très bien accueillis ici et tant pis pour Sinaïa…Malgré une animation un peu officielle que nous faisons devant la maison de la culture, nous arrivons à toucher le quartier plus pauvre de la ville en faisant une projection cinéma là-bas ; ambiance de fête assurée , tout le monde est surexcité lorsque Yohan, alias Vassiliev, sort ses torches enflammées pour finir la soirée. Hier, 150 personnes au moins étaient au spectacle ; aujourd’hui repos et barbecue avec tous ceux qui nous ont aidé à passer ces quelques jours dans leur ville ; on devait en réalité retourner jouer dans une sorte de parc naturel bourré de Bucarestois en week-end à côté de la ville mais…il pleut, dommage non ?!

Départ prévu lundi 21 mai dans la journée.                  

 
Début mai

POZDRAV IZ KANJIZE
UDVOZLET MAGYARKANIZSAROL
AMITIES DE KANIZSA

 

Eh oui…Ici à Kanizsa, le problème de la langue et de la nationalité s’affiche au coin de chaque rue: des anciennes plaques en cyrillique barrées d’un gros trait rouge aux nouvelles réécrites en cyrillique et alphabet latin pour que tout le monde s’y retrouve et nous y perdons notre latin à notre tour. Alors voilà : nous sommes à Kanizsa, province de Voïvodine, république indépendante de Serbie, mais région à forte minorité hongroise (85% de la population ) d’où le nom de « Magyarkanizsa » (Kanizsa ville hongroise) reconnu déjà depuis longtemps ; même si les deux communautés serbe et hongroise se côtoient et se respectent, on sent bien ces réticences à apprendre la langue et à reconnaître la culture d’autrui (cicatrices des guerres successives subies durant une bonne partie du siècle dernier ?). Malgré tout les habitants sont à notre égard très chaleureux et accueillants.
Les meilleurs communicants et de loin, ce sont les enfants ! à l’aise avec les deux langues, curieux , intrigués, engageant la conversation dans la rue, à l’école où nous mangeons matin et midi, au cours des ateliers que nous donnons tous les jours au centre culturel qui nous accueille. Et  en ville, au stand des petits fours salés, juste devant l’école,  celui des graines de tournesol, des glaces, des « langos » sortes de beignets, au kiosque il y a toujours quelqu’un pour nous dire un petit mot ,pour saluer Angèle devant laquelle ils fondent tous !
Ce contact gai et généreux ne s’est pas démenti lorsque nous sommes allés animer le marché le dimanche matin et nos enfants ont reçu leur lot de tablettes de chocolat et de fruits (tout fut dévoré avant le lundi soir…)
 Question nourriture, voyager c’est s’adapter mais il n’y eut que moi pour tenir le choc devant la tartine de pâté en boite le premier matin, accompagnée d’un café turc (j’ai demandé un café je l’ai eu) ; par contre toute la famille a supporté sans broncher les soupes aux pâtes servies à chaque repas, tandis que le reste des plats variait : de la viande panée avec salade de chou sauce sucrée aux purées de haricots blancs ou pommes de terre, passant par les pâtes salées ou sucrées , riz à la viande, crêpes au fromage blanc,et dans les « cukrazdas » de la ville, glaces et gâteaux au pavot ou à la faisselle…Le reste du voyage nous réserve sans doute bien d’autres surprises !
Sur les guides de Kanizsa figurent aussi sans doute : les bains, sorte de grande piscine (deux bassins, un chaud, un tiède ; eau marronâtre, ferrugineuse, pas mal de monde dedans, moyenne d’âge et de kilos assez élevés, coin fumeurs et radio déglinguée dans le vestiaire, bar au pied du bassin, on a adoré !)
…Et la « Fleur de Tisa », espèce rare qui vit justement sur les bords de la rivière à Kanizsa ; nous ne verrons pas ces magnifiques insectes (sauf en reportage vidéo), sortes de papillon-fleurs qui se livrent en juin à un ballet nuptial et unique au-dessus de la Tisa, flamboyant par millions pendant quelques heures avant le coucher de soleil.
Mais nous n’aurons pas manqué LE cirque installé pour quelques jours à côté d’un vieux cimetière juif à l’orée de la ville. Rien n’a manqué au spectacle : ménagerie en faillite (éléphant couvert de poussière, couple de singes déplumés et minuscules, poneys emprisonnés dans un enclos ridicule…Je n’ai pas terminé la visite), artistes en déroute dans ce chapiteau immense et désossé (très peu de lumières), sono et musique désastreuses, sans aucun but que celui de combler ce vide artistique étonnant…Heureusement les places étaient trop cher pour que beaucoup d’habitants puissent venir ; leur bon point : ils nous ont offert nos places, nous prenant pour un tout petit cirque de rien du tout , ce en quoi ils ont parfaitement raison et qui nous plaît d’autant plus !
La famille de rien du tout a donc réalisé dans la rue de l’Hirondelle (non loin du fameux cirque d’ailleurs) la première projection de films muets de sa tournée et ce fut un véritable succès d’après notre ami Jenö : 40 personnes. Bon, à Kanizsa, même quand c’est gratuit on a du mal à sortir ! Nous avons été ensuite invités à boire le nescafé chez les voisins, ceux qui avaient prêté le branchement et des chaises pour s’asseoir dans la rue ; ici ça ressemblait à une vraie campagne, car c’était là qu’une heure avant ils avaient  ramené le cochon et la charrette dans la cour…Les charrettes ne s’aventurent pas beaucoup en centre ville. Ainsi ce propriétaire que Gérard rencontre et qui nous donne rv le lendemain avec dit-il, une charrette vraiment prête pour la photo, enrubannée et décorée ; pas de chance, lui ne voyait en nous qu’une façon de gagner de l’argent en nous faisant monter dedans…  « Pas question d’échanger avec de l’argent »ce fut notre réponse ; ce rv raté nous permit de nous faire deux autres amies qui habitaient non loin et avec qui nous avons passé un excellent moment ; toutes deux sont venues voir le spectacle le lendemain.
Et pour terminer le séjour la famille Kazamaroffs a fait son cirque avec les enfants stagiaires en première partie (tous sur leur trente-et-un) et un groupe de musiciens serbes et hongrois, jouant sur des instruments de Voïvodine, de Macédoine, de Roumanie et de Moldavie pour accompagner le spectacle en deuxième partie : cette fois-ci la salle était pleine ; les enfants ont réussi leurs numéros de jonglage de chaises, de bâtons, de chapeaux (on a apprécié la prestation d’Imré, encore plus drôle quand il rate que quand il réussit son lancer de chapeau…) et les filles ont bien fait voyagé la charrette de Léopold sur l’air du Bal du sam’di soir…Les musiciens se sont amusé comme des petits fous avec notre batterie de cuisine et cette fois-ci il n’y avait plus de barrière entre les langues et les musiques et nous nous sommes dit au revoir de mille façons différentes !

Prochaine étape : Timisoara, Roumanie avec la « Casa dei clowni », lieu d’accueil de jour pour les enfants des rues de Timisoara. 
 

     


 
    La yourte au Centre Culturel   Entrée du cirque Fantasia
Début Avril
Champclauson
 

Chasse aux œufs ce dimanche de Pâques, marché aux puces le lundi et spectacle l’après-midi : pour les enfants la récolte durant ces deux jours aura été excellente. Ils se sont gavés de chocolats puis après le spectacle(notre premier spectacle en famille !) ils se sont fait offrir des jouets et des livres par les villageois ravis ; Imré possède notamment un don pour ça, ainsi qu’Angèle qui sait jouer de son charme du haut de ses treize mois.


Mardi 10 avril : on savait que les enfants apprenaient à rouler leur bosse mais aujourd’hui ils ont volé (Silène et Amina) ; merci à Marceline, Luz, et Stéphane avec qui elles ont réalisé leur baptême de trapèze volant !


Et puis mercredi 11 avril ça y est on souffle sur nos voiles, on tourne les manivelles, on lève l’ancre, bref on est VRAIMENT partis pour de bon, car le rendez-vous en Yougoslavie approche. Une première soirée passée non loin de Nice chez Isabelle et Philippe et leurs trois petits rois Victor, Arthur et César ; embrassades, carry de poulet, papotages entre amis, souhaits de bon voyage (merci et à bientôt !) et le lendemain on recoud en suivant les pointillés toute la route à travers l’Italie ; des camions, des tunnels, des tunnels , des camions, le nôtre peine à franchir le massif transalpin mais avec le chauffage à fond il continue courageusement son chemin jusqu’au soir. Un voyage pas vraiment rafraîchissant pour nous ;pause le soir dans la banlieue de la petite ville de Manerbio entre deux poids lourds endormis et une usine désaffectée se laissant embellir par des herbes folles ; des coqs empanachés, poussant leur vocalise à qui mieux mieux, de vrais coqs italiens quoi, seuls occupants des lieux, nous réveillent au matin.
La Slovénie nous la verrons depuis les routes principales, en une journée, autrement dit nous ne la verrons pas ; je me souviens d’une campagne moins domestiquée qu’en Autriche, des villages colorés et des clochers ventrus, comme ceux qui nous attendent en Hongrie.
Nous arrivons à la frontière à la nuit et le seul  endroit que nous trouvons pour nous reposer c’est une sorte de décharge en rase campagne, un tableau hongrois donc charmant pour une  première halte ; en vitesse, nous quittons cet endroit poétique pour rejoindre Esther et Zoli , à Vasvarosbec  (20 km au sud de Szeged). Ce sera , comme c’est toujours avec eux et les amis du coin, une journée de bonheur pour tout le monde. Gérard fait la tournée des anciens copains (village de Magyarlukafa, où nous avions joué déjà en 2001 et 2003) ; nous nous attablons avec Esther et les enfants autour d’une soupe aux cèpes, de viande panée et de salades ainsi qu’une brioche cacao-cannelle cuite au feu de bois par le très charmant voisin Balint. Les enfants partent en vadrouille dans le village et ont récolté une glace chacun ; ils ont ensuite testé le dos de l’âne, bon prince ; mais celui-ci, tenant à sa réputation d’animal têtu, n’a pas voulu avancer d’un pas, c’était pratique pour la photo.
Dimanche juste avant de remonter dans le camion, ils refont un petit tour cette fois-ci à cheval ; Esther et Zoli leur souhaitent à leur retour de Mongolie, de savoir monter comme de vrais cavaliers des steppe…
Esther et Zoli  : une vie nature, car on vit de peu ici ; les enfants sont un peu sauvages (l’école c’est à la maison avec les parents car il n’y a rien avant le lycée, tout est trop loin, pas de bus scolaire) ; ça sent bon le bois partout ; le bois qui décore, qui craque et grince dans la maison, qui chauffe et blanchit le four, qui dore le pain, qui rougeoie et chante dans ses braises pour terminer la soirée. Ce matin, on a bu le café  et on s’est dit à l’année prochaine, et ce sera encore mieux car on restera une semaine environ au village.
Le petit convoi roule vers Kanisjà, en Yougoslavie ; nous voilà aujourd’hui dans la région de Voïvodine, en Serbie, pour deux semaines.
Côté papiers, nous avions enfin  nos passeports biométriques ( quelles têtes de suspects nous faisons là-dessus…) mais toujours pas nos visas, malgré les coups de fil le matin, à 4h, 7h ou 8h, malgré l’aide précieuse de Sacha. Les efforts  de communication ont enfin abouti : nous savons depuis samedi que la directrice de  l’académie de Théâtre soutient le projet et rédigera rapidement une lettre d’invitation qu’elle fera approuver par le ministre de la culture ; notre ami A.Bashkakov, metteur en scène rencontré en octobre 2006 à Paris, va discuter ces jours-ci avec le maire d’Oulan-Oude de notre arrivée. Nous allons donc faire en sorte d’obtenir nos visas auprès du consulat de Russie en Ukraine, courant mai.

11 Avril
en route vers la Yougoslavie
www.kanjiza.co.yu
     

Silène Départ au trapèze volant



Imré au coréen.
 
     
21 Mars 2007
Champclauson
 

Champclauson : c’est le nom de ce lieu-dit où nous avons donc  établi  nos quartiers en attendant nos passeports.
C’est le lieu de Dédé, Christian, Erual, Alex, nos vieux amis du Caes à Ris-Orangis, c’est le temps de la vie en caravane
Ce fut une mine de charbon de 1937 à 1985 environ ; la population locale ainsi que de nombreux ouvriers maghrébins y travaillèrent.
Plus d’usine, plus de charbon, plus d’ouvriers, seulement la porte de la mine qui se dresse au fond du terrain, sésame historique et dérisoire aux lettres fières et rouillées, qui jamais n’offrait le rêve en s’ouvrant !
Mais le cœur de l’endroit recommence à battre, avec les allées et venues des trapézistes venus répéter dans ce grand espace ; Frantz, artiste ferrailleur, et son atelier très très bien rangé ; des techniciens, régisseurs dans un autre lieu de fabrication ; et une grande salle de répétition qui hier s’est transformée en salle de cinéma (du jamais vu à Champclauson !) pour la projection du film « Archaos, metal clown ». Le public était nombreux et chaleureux : nous , environ dix personnes sur le lieu,et des  amis et voisins venus constater le lancement de ce cinéma de proximité pour le village…20 personnes ce n’est pas mal déjà !
C’est le lieu chéri du vent : la yourte a pris un si grand bol d’air l’autre jour qu’elle en a laissé tomber ses bras et que nous avons dû tout démonter et remonter avec poigne et non délicatesse comme nous le faisions d’habitude ; ça a beau être une habitation très rafffinée dans sa décoration, le montage n’en reste pas moins rustique nous voyons maintenant que plus solidement amarrée elle résiste mieux aux rafales. Ce qui porte à trois en une semaine le nombre de montages et démontages, nous sommes prêts pour la suite…
Ce matin, une des dernières formalités que nous n’avions pas encore accompli : test HIV pour toute la famille, les enfants « même pas mal », et Angèle, juste un petit gémissement, pour la forme ; malgré tout ce petit rv aura changé des autres matinées consacrées à la Révolution française, aux algorythmes et autres mots-valises contenus dans les livres scolaires des enfants. Passé 12H30, la journée est à eux et ils en profitent bien ; dans l’après-midi en effet les répétitions du spectacle et des morceaux de musique ne prennent pas tout leur temps.
Nous nous armons de patience donc et profitons de cette étape prolongée pour glaner quelques curieuses informations  dans nos petits guides et dictionnaires : ainsi j’ai appris que le musée ethnographique dans lequel nous jouerons cet été est un musée plein air et je nous imagine plantés dans ce grand parc, au milieu des autres ustensiles et habitats bouriates, avec nos objets vivants, faisant désormais partie des attractions exotiques « à ne pas manquer » pour les habitants d’Oulan-Oudé ; qui s’étonnera le plus de l’autre ? Je note aussi au gré des lectures l’adresse du consulat de Russie à Oulan-Bator : « face à l’hôtel Baïkal,après le pont, à gauche. » , on le trouvera c’est sûr !

       

En route.
 
Carnaval 5 mars.
 
Amina aux couleurs de L'Ukraine.
       

14 Mars 2007
Alès

Voir l'article du parisien

  Nous sommes le 14 mars et encore en France,malgré tout déjà fait quelques heures de route tous les six dans le camion qui tire vaillamment sa remorque chargée à bloc, non, nous ne pensons plus maintenant avoir oublié trop de choses et déjà le retour au bateau n’est plus possible ; il a fallu quand même juste après le carnaval le 5 mars dernier aller chercher in extremis … mon trombone, qui attendait patiemment qu’on repasse le chercher, caché sous un des sièges du bateau, pardon à lui c’est promis on ne l’oubliera plus.
     

5 Mars 2007
Paris porte de Passy

 

 

La première étape c’est… Paris porte de Passy, sur le terrain où les Arts Sauts  ont posé leur « bulle » jusque fin mars ; nous retrouvons des amis, leur énergie ainsi que leur accueil resteront de bons présages pour nous pour la suite de notre aventure, et pour soigner notre côté « Mme Irma », la lune nous a donné rendez-vous aussi le premier soir aux Arts Sauts pour son éclipse…Cinq jours passés là-bas vont nous permettre de terminer différentes démarches notamment les dossiers de demande de passeports, le carnet ATA (liste précise de tout notre matériel recopiée en …neuf exemplaires, à la main, pendant toute une soirée en chantonnant la chanson de Boris Vian pour ne pas s’endormir) pour le passage aux frontières de Serbie et de Russie ; nous commençons aussi l’école par correspondance pour les enfants, qui sont ravis de se retrouver dans le petit  bâtiment qui sert d’école aux enfants de la compagnie. Juste à côté de nous , le cirque Gruss, avec ses véhicules bleus énormes les roues enfoncées dans la boue, ses superbes chevaux  venus du monde entier, son éléphant célibataire qui se balance dans le froid et l’ennui de ce mois de mars parisien, l’âne qui comprend bien tout ça et qui brait à toute heure du jour et de la nuit.

     

Silène dans la yourte école



Amina dans l'école des Arts Sauts. .
 
     
   

On est partis le vendredi 9 mars au matin pour mettre deux jours tranquillement, une halte pour la nuit faite en Bourgogne dans un village des Côtes de Beaune , découvrant au matin que nous avons dormi au milieu des meilleurs vignobles du monde ( « in vino veritas », gloire au Chassagne-Montrachet !) et que l’endroit où nous nous trouvions s’appelait « route du bout du monde »...passant par la Drôme voir le Palais Idéal de l’énigmatique et illuminé facteur Cheval pour arriver ici dans le Gard, à Champclauson  installer la yourte chez nos amis, dans une ancienne mine désaffectée ; l’endroit accueille à nouveau des voltigeurs en ce moment, mais plusieurs personnes passent dans la journée : ainsi ce voisin de chantier électricien, qui vient regarder sous la yourte et vérifie immédiatement s’il n’y a aucun dessin de tortue sur les motifs peints… originaire de la fameuse tribu de Gengis-Khan, né sous une yourte, il parle avec passion de son pays natal ; il nous apprend que les Mongols se partagent en  douze tribus, dont la sienne, encore très respectée aujourd’hui, et qui porte comme symbole la tortue, que nul autre tribu ou personne ne doit utiliser, de crainte de se faire zigouiller en un rien de temps. Ouf, pas de tortue chez nous, même pas dans les jouets des enfants, Gégé possède un petit bibelot en forme de tortue, offert par nous…Oui mais bon elle ne possède que quatre pattes, c’est pas celle à six pattes stylisée sur les yourtes mongoles ! Alors on décide de ne pas s’en débarasser, on verra plus tard…

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