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Aleg répare en un tour de main |
Arrivé en bouratie |
Détail |
Clin d'oeil |
Le 7 septembre 2007 Et voilà ! Nous avons passé notre première nuit russe à 15 kms environ de la frontière hier. 9 heures pour passer de ce côté-ci quand même : 2 heures côté ukrainien, 7 heures côté russe dont 6h30 de refus catégorique d’entrée sur le territoire (à cause du matériel) ; Gérard a dû verser quelques larmes façon tzigane (une tournée de spectacles compromise, les quatre enfants et la femme attendant dans le camion…) pour obtenir le petit feuillet rose et vert qu’il faudra présenter à chaque contrôle de police. Nous leur avons donné « beaucoup de travail »(je cite), et toute l’équipe (postes de passage touristes, transports marchandises, transports passagers) a mené un effort de réflexion collective (arrivés vers 14h30 on a usé des douaniers de jour comme de nuit) pour savoir dans quelle catégorie de visiteurs nous enregistrer. Ils nous souhaiteront finalement « bienvenue » en nous tendant nos documents, avec le sourire et en français s’il vous plaît. Le 15 septembre Au début la Russie ce sont des postes de police , pont-levis des temps modernes situés à l’entrée et à la sortie de chaque ville, des hommes en uniforme, leurs grandes casquettes vissées sur la tête, un bâton de signalisation court et phosphorescent dans la main, et qu’ils agitent avec une précision et une virtuosité remarquables. Nous subirons pas moins de dix contrôles durant notre première journée. De Belgorod à Boronej nous descendons sur Saratov ; Sacha, auto-stoppeur, monte avec nous entre Saratov et Samara. Il rentre chez lui, à Novossibirsck, à 3000 km d’ici environ ! Nous l’emmenons pendant quelques jours avec nous, puis il disparaîtra aussi vite qu’il nous est apparu, sur une station-service perdue entre Tcheliabinsk et Omsk ; on aurait juste voulu lui dire au revoir avant qu’il parte. |
Les maisons nous regardent |
Maison en bois proche d'Irkousk |
On a jamais été aussi proche. |
A 50 km d'Irkoutsk étape sous la pluie. |
On décharge |
On répare. |
18, 19, 20 septembre 2007 Depuis Novossibirsk, on avance au milieu de la taïga et des montagnes ; l’automne a déjà annoncé la couleur et ajoute chaque jour un peu plus d’or à son tableau ; les maisons s’embellissent elles aussi de splendides frises ouvragées en bois aux portes et aux fenêtres , peintes en bleu, en vert, en mauve. Les habitants s’activent à amasser leur provision de bois pour l’hiver et les bûches de bouleau s’accumulent à l’entrée des cours. Le soir, quand on traverse ces villages, en voyant s’échapper la fumée des cheminées, on se sent prêt à entrer écouter les contes sibériens au coin du feu. |
Pendant la réparation le remontant c'est là. |
Rencontre avec les routiers. |
Un des multiples ponts du transsibérien. |
Un autre pont transsibérien. |
Voici un Monsieur qui nous a aide pour notre voyage : voici les adresses d'articles sur la création en français de mes 2 pièces (La lutte des places - 1983 et La vie en jeu - 1995, version: Le libre jeu) à Novosibirsk en mai 2007, par des étudiants en 2° année de français, grâce à Anna Leontieva que je remercie et d'un article de et sur Gérard Clarté qui, avec les frères Kazamaroffs, vient d'arriver à Oulan-Oudé pour plusieurs mois avant d'aller en Mongolie au printemps 2008 (je l'avais mis en relation avec Anatoli Baskakov qui l'accueille à Oulan-Oudé) où nous nous étions rendus à l'été 2004 pour découvrir le mémorial consacré à Cyril au bord du Baïkal. http://cahiersegare.over-blog.com/article-12670835.html
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Au km 0 de la bouriatie. |
Au loin les douanes. |
Attention je surveille encore. |
OULAN-OUDE le 12 Octobre 2007 Après notre dernière nuit sur un parking à 40 kilomètres d’Oulan-Oudé , nous débarquons au bureau 108 de l’Académie de culture et de théâtre de la ville, accueil des étrangers. Tatiana, Ludmila, qui parlent toutes les deux très bien le français, et Sacha, vont nous aider pour nos premiers pas dans la ville et dans l’académie. 1ère nécessité : trouver un logement, une fois que le camion est garé à l’intérieur des locaux du théâtre. Ce sera provisoirement rue …Gagarine, sur terre, mais sur une autre planète quand même : il s’agit d’une sorte d’appartement de fonction collectif ( !!) qui accueille lors de leurs missions sur la ville toutes sortes de personnes travaillant dans le secteur culturel. Coincés dans le salon sur des lits de camp et un canapé-lit entre le frigidaire et la télé, nous cohabitons avec deux comédiens venus de Vladivostok participer à la saison théâtrale de la ville, sortes d’oiseaux nocturnes cloîtrés dans leur chambre et se farcissant la tête de jeux vidéos et de DVD jusque vers 3 heures du matin, et dans la chambre voisine, un sous-ministre (maniaque) de la Culture, couché à 10 heures, levé à 5. Un atterrissage donc un peu difficile les premiers jours pour nous, mais Anatoli notre ami metteur en scène sans lequel jamais nous n’aurions pu venir jusqu’ici, à force de se démener dans toutes les directions, trouve une solution sur mesure et nous voilà déménageant au bout d’une semaine dans un appartement rien que pour nous (!) au numéro 15… de la même rue. Il se trouve qu’une amie d’Anatoli habitant là cherchait de nouveaux locataires pour une durée de 6 à 7 mois, exactement ce qu’il nous fallait ; on pend la crémaillère au bout de quelques jours et nos premiers contacts se créent. |
Enfin une yourte à ma taille. |
Anatoli et Andreï pose thé. |
Le théâtre d'Anatoli. |
Car oui , ça y est, on commence à comprendre pourquoi toutes ces histoires et ces danses parlent du soleil et de la chaleur : depuis deux jours il neige, la température chute nettement au-dessous de zéro dans la nuit, et en journée le chauffage est le bienvenu dans les tramways. 1, 2, 4 :nos numéros préférés, ceux qui nous emmènent au théâtre, à la maison des activités pour les enfants, au centre Internet…avec leurs vendeuses de billets emmitouflées qui vont d’un passager à l’autre, tirant la manche des faux distraits qui auraient oublié de payer, faisant lever les uns pour faire asseoir les autres (priorité aux bébés et personnes âgées), rejoignant leur siège surélevé situé au milieu de la rame une fois la collecte terminée. On ne s’étonnerait pas qu’après nous avoir rendu nos roubles ou nos kopecks, avec le minuscule bout de papier déchiré, elles émettent un joyeux « ding » en réajustant leur sac à leur monnaie et la bobine de tickets accrochés en bandoulière autour de leur cou. Pour se déplacer il y aussi d’antiques bus, cousins germains de ceux croisés en Roumanie l’été dernier, même rouille, mêmes rideaux défraîchis. Mais le mode de transport le plus moderne et le plus rapide est le minibus : une kyrielle de véhicules à 12 places sillonne la ville du matin au soir dans toutes les directions, avec des trajets plus ou moins définis (personne n’a réussi à me dire où l’on pouvait se procurer un plan de ces lignes, et je pense tout simplement qu’il n’y en a pas…), et des numéros allant de 2 à… 417. On s’entasse jusque sur des strapontins à l’intérieur et le voyage est rythmé par les demandes des arrêts, qui sont un peu à la carte, l’ouverture et la fermeture de la porte latérale par le passager qui est assis à côté de la poignée, les allers-retours d’argent entre le conducteur et les usagers, l’argent et la monnaie rendue circulant entre toutes les mains, chacun retrouvant toujours son compte. A cause des travaux parfois, on peut se retrouver à emprunter des détours assez surprenants (vieilles cours d’usines, trottoirs, chemins ensablés), mais le conducteur tient une bonne moyenne, le véhicule avance donc à vitesse presque normale, on est juste un peu plus secoués que prévu. Notre quotidien ressemble à ces voyages, entre premiers repères et découvertes ; contrastes visibles aussi à travers toute la ville où de curieux mélanges se font entre la volonté de préserver une culture (musée de la Ville, musée ethnographique, musée de la Bouriatie; des quartiers entiers de maisons en bois) et un goût certain pour la nouveauté, le modernisme. Après les numéros de cirque, de trams, de bus, d’autres chiffres en vrac : 600 kilos de pommes de terre achetés à la campagne et ramenés grâce à notre camion avec Anatoli et son ami Oleg, répartis entre plusieurs familles (chacun a 40 kilos ; pour entreposer ses patates il y a des coffres –qui ferment à clef !- dans les cages d’escaliers des immeubles) ; 50 roubles le tour de manège en centre ville, c’est un peu cher quand même…5 théâtres sur toute la ville ; l’opéra est fermé pour cause de travaux et ne rouvrira qu’en …2009 ; mais il y a une salle philharmonique. Un théâtre de marionnettes qui rouvrira ses portes le 15 octobre ; 500 000 habitants environ, plusieurs facultés (médecine, langues, sciences etc.), au moins une dizaine de marchés et 6 Français en ce moment, jusqu’au printemps prochain ! |
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Maison de bois |
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Petit Village Bouriate. |
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